STP

TYPE PRINCIPAL

Le STP est un hallucinogène synthétique, dont le nom chimique est 2,5-diméthoxy-4-méthylamphétamine. Il est souvent appelé DOM, STP étant son nom de rue qui est l’abréviation de sérénité, tranquillité et paix. Comme d’autres hallucinogènes plus connus, tels que le LSD et les champignons hallucinogènes, le STP altère l’état d’esprit des utilisateurs. C’est ce que l’on appelle un «trip».

Cette substance chimique est entièrement fabriquée par l’homme et a été synthétisée pour la première fois par le célèbre chimiste et pharmacologiste «contre-culturel» Alexander Shulgin. Ce dernier est souvent considéré comme le «parrain de l’ecstasy» en raison de son expérimentation scientifique et souvent personnelle de la MDMA. Il a également travaillé activement à la création de nouvelles substances chimiques susceptibles d’être utilisées pour des expériences psychédéliques dans le cadre de ses travaux légitimes pour l’entreprise chimique DOW. Le STP (DOM) en est l’un des résultats.

Shulgin a synthétisé la drogue pour la première fois en 1964, se fondant en partie sur la structure chimique de la mescaline, une substance psychédélique tirée du cactus peyotl. Il a décrit la synthèse de cette drogue et les résultats subjectifs de ses essais sur lui-même, comme bien d’autres substances, dans son fameux ouvrage intitulé PIHKAL (de l’anglais Phenethylamines I Have Known and Loved, les phénéthylamines que j’ai connues et aimées). Les expériences de la drogue qu’il relate lui ont procuré de l’euphorie et une plus grande sensibilité aux couleurs mais aussi des hallucinations intenses et des délires effrayants.

Pour ce faire, Shulgin a absorbé des doses de 1 à 12mg (cette dernière étant, selon lui, bien trop forte). Néanmoins, en 1967, au plus fort du «Summer of Love» de San Francisco, des comprimés de DOM portant la mention STP sont apparus dans la rue dosés à 20mg d’ingrédient actif. Cette forte dose, associée à la lenteur des effets de la drogue (d’où la prise de doses supplémentaires) a entraîné un grand nombre d’overdoses non mortelles, au cours desquelles les utilisateurs ont vécu des expériences terrifiantes qui les ont paniqués et les ont amenés à demander une aide médicale d’urgence.Aux États-Unis, le STP est devenu illégal en 1973 et de nombreux États ont suivi le mouvement.

Les effets du STP sont similaires à ceux du LSD et déclenchent une série d’effets psychédéliques après la prise. Il s’agit notamment d’hallucinations, d’euphorie, d’une distorsion des perceptions et cognitions et de délires.

On en sait peu sur les tendances actuelles liées à la consommation de STP (ou DOM) mais on pense qu’il est vendu dans la rue par des laboratoires clandestins et de petits chimistes amateurs.

AUTRES TYPES

STP (abréviation de «sérénité, tranquillité et paix») est le nom de rue de la drogue synthétique appelée DOM (2,5-diméthoxy-4-méthylamphétamine).

On pense que ce nom de STP est apparu au premier gros lancement de la drogue dans les années 1960, à San Francisco. À cette époque, peu de gens savaient que cette drogue appelée STP était en fait du DOM, ce qui a entraîné d’autres problèmes pour le traitement des overdoses. Aux urgences, les personnes concernées recevaient de la Thorazine, un traitement standard contre les overdoses de LSD, ce qui ne faisait qu’augmenter les effets puissants du DOM.

Certains pensent que STP est aussi l’abréviation de «Stop the Police» (arrêtez la police) et «Super Terrific Psychedelic» (drogue psychédélique super géniale). Alexander Shulgin lui-même raconte que pendant la période hippie, la police surnommait souvent cette drogue «Too Stupid to Puke» (trop stupide pour dégueuler).

Les lettres STP désignaient également une célèbre marque américaine d’additif pour carburant, ce qui a amené certains à penser que les deux produits étaient liés, ce qui n’a jamais été le cas.

PRINCIPAUX EFFETS

En tant que drogue hallucinogène, le STP induit différents effets psychologiques et physiologiques, qui constituent un «trip». Ces effets varient beaucoup selon la quantité prise et l’individu, mais il s’agit en général d’hallucinations visuelles et auditives, d’une perception accrue des couleurs, des textures, etc., d’euphorie et d’autres effets psychédéliques communs avec des drogues tels que le LSD et la mescaline.

L’un des principaux risques liés à la consommation de STP (ou DOM) est la prise d’une dose trop importante. La drogue est relativement rare et les personnes qui connaissent mieux le LSD et d’autres drogues hallucinogènes peuvent involontairement prendre une quantité bien supérieure à la dose active. En outre, parce que les effets de la drogue n’apparaissent qu’au bout de 1 à 2heures, il n’est pas rare qu’une personne prenne une dose supplémentaire, pensant que la substance ne «fonctionne» pas à ce moment-là. Aucune overdose mortelle n’a été recensée mais, en général, les personnes qui font une overdose de STP paniquent et deviennent de plus en plus anxieuses, voire dans certains cas, temporairement psychotiques. Certains rapports scientifiques montrent également qu’une overdose peut provoquer des convulsions et des réactions toxiques mortelles.

Comme d’autres drogues psychédéliques, les consommateurs peuvent aussi vivre un «bad trip», qui se caractérise par des hallucinations négatives et désagréables, une anxiété intense, des délires et de la paranoïa. Ils peuvent avoir l’impression de devenir fous ou d’être en train de mourir.

Sous l’influence de la drogue, une personne sera moins en mesure de réagir à son environnement de manière appropriée. Elle s’exposera à un risque élevé de blessures accidentelles ou de mésaventure et les utilisateurs non habitués aux drogues hallucinogènes pourront agir dangereusement en fonction de leurs délires et de leurs hallucinations.

PAYS PRODUCTEURS

Le STP (ou DOM) est une drogue entièrement synthétique créée en laboratoire. Elle a été synthétisée pour la première fois par Alexander Shulgin en 1964, alors qu’il travaillait pour l’entreprise chimique DOW. Pour ce faire, Shulgin est parti de drogues psychédéliques présentes dans la nature, telles que la mescaline, afin de créer une drogue à usage psychédélique et susceptible de traiter les maladies mentales. Néanmoins, les années 1960 avançant, les expériences scientifiques légitimes sur les hallucinogènes ont progressivement été abandonnées et la drogue n’a jamais été lancée ou fabriquée par les voies traditionnelles.

Pendant les premières années d’existence de la drogue, aucune loi ne régissait sa fabrication ou sa possession. Elle était donc produite par des chimistes dotés de bonnes connaissances dans des laboratoires comme celui de Shulgin. Aux États-Unis, la distribution de STP est devenue illégale en 1968, mais sa consommation personnelle est restée légale. En 1973, la drogue est devenue complètement illégale et a été inscrite au tableauI.

Suite à cela, la production est devenue clandestine, ce qui fait qu’on en sait peu sur la localisation des sites de fabrication actuels. Le STP est probablement produit dans des laboratoires illégaux en Amérique du Nord, en Europe et dans d’autres pays développés, par des organisations criminelles fabriquant également d’autres drogues synthétiques telles que de la MDMA (ecstasy) et des drogues «de synthèse». Il se peut également qu’il soit produit en plus petites quantités par des chimistes indépendants possédant leur propre laboratoire.

Une fois fabriqué, le DOM est probablement vendu à des intermédiaires, exporté illégalement si nécessaire, puis vendu à des trafiquants de rue, comme c’est le cas pour la plupart des drogues synthétiques. Le STP est relativement rare, mais il peut être acheté dans la rue sous forme de poudre blanchâtre ou de comprimé.

FAITS ET STATISTIQUES

FAITS

  • STP est le nom de rue de la drogue hallucinogène synthétique appelée DOM (2,5-diméthoxy-4-méthylamphétamine).
  • STP est l’abréviation de «sérénité, tranquillité et paix».
  • Les effets de la drogue sont similaires à des drogues psychédéliques plus connues telles que la mescaline et le LSD.
  • Les principaux effets sont des hallucinations, une altération des perceptions, de distorsions cognitives et des délires.
  • Les utilisateurs peuvent vivre un «bad trip» qu’ils contrôleront peu. Il n’existe aucun moyen de savoir à l’avance si un bad trip va se produire.
  • Les effets néfastes ressentis par les utilisateurs sont, entre autres, de l’anxiété et de la psychose.
  • Le STP a été synthétisé pour la première fois par le chimiste et pharmacologue Alexander Shulgin en 1964.
  • Aux États-Unis, il s’agit d’une drogue illégale du tableauI.
  • En Australie, il est inscrit au tableauII en vertu des Drugs Misuse Regulations de 1987.
  • Au Royaume-Uni, le STP est considéré comme une drogue de classeA, au même titre que l’héroïne et la cocaïne.
  • Il est répertorié comme substance du tableauI dans la Convention des Nations unies sur les substances psychotropes.
  • Cette drogue s’est fait connaître suite à une série d’overdoses très médiatisée à San Francisco, pendant le «Summer of Love» des années 1960. Ces overdoses étaient en partie dues à un dosage trop élevé et à une méconnaissance du contenu réel du produit, qui était distribué gratuitement.
  • Cette drogue est relativement rare dans la plupart des pays. Elle est produite dans des laboratoires clandestins.
  • Une consommation régulière de STP et d’autres drogues psychédéliques peut augmenter temporairement la tolérance, ce qui signifie que le consommateur devra prendre des doses plus fortes pour obtenir les mêmes effets.
  • Le STP n’est pas considéré comme une substance chimiquement addictive, mais elle peut l’être sur le plan psychologique et peut entrer dans le cadre d’une polytoxicomanie avec d’autres drogues hallucinogènes et illicites.

STATISTIQUES

  • Les effets de la drogue peuvent mettre 1 à 2heures à se manifester.
  • Ces effets peuvent durer jusqu’à 24heures et sont souvent ressentis au moins 16heures.
  • La «dose active» de STP (ou DOM) est de 1 à 5mg.
  • La drogue distribuée à San Francisco en 1967 se présentait sous forme de comprimés de 20mg. 5000doses auraient été distribuées à la foule lors d’un évènement gratuit organisé là-bas. On estime que certaines personnes ont pris des doses supérieures à 30mg.
  • Au Royaume-Uni, le STP est considéré comme une drogue de classeA. La possession de STP est passible de sept ans de prison et d’une amende illimitée. La distribution de la drogue, même à des amis, est passible d’un emprisonnement à vie et d’une amende illimitée.
  • Aux États-Unis, le trafic de STP est passible de 20ans de prison et d’une amende de 1million de dollars. En cas de récidive, la peine peut être de 30ans de prison et d’une amende de 2millions de dollars.
  • Lors de premières études cliniques, on a administré une dose de 6mg par jour à plusieurs volontaires pendant trois jours. Au bout du troisième jour, on a constaté une baisse des réactions aux doses de ces volontaires, ce qui témoigne de la tolérance à la drogue.

SIGNES DE DÉPENDANCE

Comme la plupart des drogues hallucinogènes, rien ne permet d’affirmer que le STP (ou DOM) crée une dépendance physique similaire à d’autres drogues de classeA telles que l’héroïne et la cocaïne. Toutefois, il peut entraîner une forte addiction psychologique, qui aura des conséquences profondes sur tous les aspects de la vie et du bien-être mental de l’individu.

Bien souvent, l’addiction au STP entre dans le cadre d’une dépendance psychologique généralisée à différentes drogues psychédéliques, notamment du LSD, des champignons hallucinogènes et de la mescaline ainsi que d’autres substances hallucinogènes «de synthèse».

Sous l’influence du STP, l’utilisateur pourra sembler absent et réagir à des stimuli extérieurs qui n’existent pas. Il sera peut-être intrigué par des objets du quotidien en apparence ordinaires et passera un certain temps à examiner des couleurs, des textures et d’autres sensations. Il pourra également délirer ou sembler anxieux et paranoïaque.

Les consommateurs réguliers peuvent sembler perdre progressivement le contact avec la réalité. Ils peuvent se désintéresser de leurs centres d’intérêt habituels et ne pas s’occuper des questions importantes requérant leur attention. Dans certains cas, ils peuvent mettre en scène des délires fantastiques ou montrer d’autres signes de déséquilibre mental.

On pourra trouver de petits comprimés dans leurs affaires, mais il sera peut-être difficile de déterminer s’il s’agit précisément de STP. La drogue peut également se présenter sous forme de poudre blanchâtre, conditionnée dans un sac ou du film plastique. Les autres signes d’une addiction généralisée aux drogues psychédéliques sont, entre autres, la possession de «buvards» d’acide illustrés d’images colorées, de flacons de liquide ou de champignons séchés.

TRAITEMENTS

Le STP n’étant pas réputé créer de dépendance chimique, les effets secondaires du sevrage son généralement minimes et la désintoxication peut s’effectuer en toute sécurité, sans recourir à des substituts chimiques ou un traitement particulier. Néanmoins, dans certains cas, les séquelles psychologiques d’une longue consommation de STP peuvent être plus difficiles à gérer.

Parce que le STP est une drogue relativement rare et qu’il fait souvent partie d’une addiction généralisée aux drogues psychédéliques, il n’existe aucun programme de traitement spécifique. On choisira plutôt une approche globale, s’attaquant à la fois à la dépendance psychologique aux drogues psychédéliques et aux conséquences de cet abus.

Comme il n’existe pas d’effet de manque physique important, il n’est pas nécessaire pour la personne dépendante d’entrer en centre de désintoxication. Mais, en cas de troubles mentaux importants liés au STP, cette option sera peut-être préférable.

Une fois que le consommateur a admis avoir un problème de drogue, la première étape est d’arrêter de prendre du STP et d’autres substances illicites. À moins que des opiacés ou d’autres drogues chimiquement addictives soient impliquées, ce sevrage peut être immédiat, sans diminution progressive du dosage ou de la consommation.

Même en l’absence d’une dépendance physique, la relation psychologique de l’utilisateur au STP et à d’autres drogues hallucinogènes peut être forte. Dans les premières phases du traitement, il pourra avoir une envie irrépressible de vivre un «trip» en ingérant du STP ou une autre substance.

En général, le traitement est axé sur la nature psychologique de l’addiction. Des thérapies de la parole et des séances de conseil peuvent essayer d’identifier les principales raisons de l’addiction et les déclencheurs amenant l’individu à «fuir» la réalité quotidienne. Des thérapies de modification du comportement telles que la TCC (thérapie cognitive comportementale) peuvent ensuite aider l’individu à gérer ces déclencheurs (qui peuvent entraîner une rechute) et l’encourager à adopter des comportements alternatifs sains.

Par ailleurs, les groupes de soutien avec des personnes luttant contre des addictions similaires seront également utiles, en promouvant un esprit communautaire et en offrant un autre type de soutien émotionnel précieux pendant la guérison.

Il se peut que les personnes ayant consommé de grosses quantités de drogues psychédéliques sur une longue période aient besoin d’une aide psychiatrique plus spécialisée afin de retrouver un mode de fonctionnement normal. Ces personnes peuvent avoir des difficultés à s’adapter à la fois à leurs expériences sous l’influence de la drogue et à la relative normalité d’une vie sans drogue. On ne sait pas si la consommation de STP provoque des «flashbacks» (réapparition mentale soudaine d’un «trip» plusieurs mois ou plusieurs années après la prise de drogue) mais c’est le cas avec d’autres drogues psychédéliques telles que le LSD, ce qui peut être perturbant pour le patient.

Enfin, chez les personnes déjà atteintes de maladies mentales et de troubles de la personnalité latents, la consommation de drogues psychédéliques peut déclencher ces pathologies. Dans ce cas, un diagnostic et un traitement approprié par un professionnel de la santé mentale seront nécessaires.