GHB

TYPE PRINCIPAL

Le GHB est un dépresseur, ce qui signifie qu’il diminue l’activité dans le système nerveux central. GHB est une abréviation du nom chimique complet de la drogue: le gamma-hydroxybutyrate.

Il s’agit d’un acide gras produit naturellement dans le système nerveux central de l’homme et dans la nature, mais en beaucoup plus petite quantité que dans la drogue appelée GHB. Il est étroitement lié chimiquement à, et nécessaire à la production du neurotransmetteur inhibiteur GABA (acide gamma-aminobutyrique), qui est chargé de réguler l’activité cérébrale, le sommeil et d’autres fonctions.

Les effets du gamma-hydroxybutyrate sont donc de nature similaire aux benzodiazépines et autres dépresseurs qui interagissent avec les récepteurs GABA naturels du corps pour réduire l’activité du système nerveux central.

En tant que drogue, le GHB s’est fait connaître en France dans les années 1960, après avoir été synthétisé par un docteur du nom d’Henri Laborit, qui menait des recherches sur le neurotransmetteur GABA. Il a découvert que, contrairement au GABA, le GHB était transporté du sang vers le cerveau, puis transformé en GABA par des processus chimiques naturels.

Cette drogue a un certain nombre d’utilisations légitimes, et a notamment été utilisée à une époque comme anesthésique dans les hôpitaux. Le GHB a également servi à traiter l’alcoolisme et la toxicomanie, ainsi que la narcolepsie (trouble du sommeil).

Toutefois, on la connaît surtout dans un cadre illégal, comme «drogue de boîte de nuit» consommée à des fins récréatives et comme «drogue du violeur» utilisée pour neutraliser et droguer des victimes malgré elles

.À forte dose, les principaux effets du GHB sont de l’euphorie, une sédation et une diminution des inhibitions sociales (similaire à l’alcool). Des doses particulièrement élevées peuvent entraîner une perte de conscience, comme c’est le cas dans les histoires de viol.

En général, le GHB est vendu dans la rue sous forme de petite fiole de liquide transparent et inodore et consommé oralement, parfois dans une boisson. Utilisé comme drogue du violeur, il est ajouté à la boisson de la victime où, malgré son léger goût salé, il passe souvent inaperçu.

Le GHB est très consommé dans les boîtes de nuit européennes, américaines et australasiennes depuis les années 1990, souvent associé à d’autres drogues telles que l’ecstasy et la cocaïne. Il peut être extrêmement dangereux lorsqu’il est mélangé à de l’alcool et à d’autres dépresseurs du système nerveux central.

Il est également utilisé par les culturistes comme substitut aux stéroïdes anabolisants, même si rien de vient étayer cette thèse.

En raison de son succès, il est désormais illégal de posséder cette drogue sans prescription dans de nombreux pays. Au Royaume-Uni, elle est d’ailleurs considérée comme une drogue de classeC.

AUTRES TYPES

GHB est une abréviation du nom chimique complet de la drogue: le gamma-hydroxybutyrate.

En milieu médical, elle est aussi appelée par son terme générique, l’oxybate de sodium. La marque la plus courante de la version pharmaceutique légitime du GHB, utilisée contre la narcolepsie, est Xyrem.

Dans la rue, cette drogue est connue sous différents noms argotiques, dont GH, jus, liquide X et ecstasy liquide.

La GBL (gamma-butyrolactone) est une substance associée, qui est métabolisée en GHB à l’intérieur du corps, une fois qu’il est passé dans le sang après son ingestion. Les effets de cette drogue sont donc quasiment identiques. Le GBL est utilisé à des fins industrielles et commerciales légitimes et entre dans la composition de certains dissolvants pour vernis à ongles, décapants de peinture et produits de nettoyage.

Il existe un autre précurseur chimique similaire, qui est métabolisé en GHB après ingestion: le butane-1,4-diol. Cette substance chimique est également utilisée dans plusieurs solvants et processus de fabrication industrielle.

PRINCIPAUX EFFETS

Pris oralement, le GHB produit un certain nombre d’effets physiologiques et psychologiques. Les consommateurs qui l’utilisent à des fins récréatives disent ressentir de l’euphorie, de la loquacité, de la relaxation, une hausse de la libido, une désinhibition et de la somnolence.

L’overdose est l’un des risques spécifiques du GHB, puisque la limite entre dose active et dose toxique est très mince. En général, le GHB acheté dans la rue est plus ou moins pur, ce qui rend le dosage encore plus difficile à déterminer.

L’overdose peut être fatale, puisqu’elle réduit les fonctions du système nerveux central. Cela peut entraîner une insuffisance respiratoire, un coma et des crises d’épilepsie. Les symptômes suivants peuvent être le signe d’une overdose: troubles de la vue, perte d’équilibre et étourdissements, transpiration abondante, difficultés à respirer, tremblements et confusion.

Le risque d’overdose et d’insuffisance respiratoire est fortement accru lorsque le GHB est pris avec de l’alcool ou d’autres dépresseurs.

Par ailleurs, un individu sous l’influence du GHB a plus de risques d’avoir un accident ou d’être abusé par d’autres personnes.

Le GHB peut également créer une dépendance physique et psychologique chez certains individus. Une consommation régulière peut entraîner une tolérance, ce qui obligera l’individu à prendre des doses plus importantes pour obtenir les effets récréatifs recherchés. Le risque d’overdose est également accru par la pureté douteuse de la drogue de rue, la limite très mince entre une utilisation «sûre» et dangereuse et le fait que les consommateurs associent souvent le GHB avec d’autres drogues.

Les consommateurs réguliers peuvent ressentir des effets de manque lorsqu’ils ne prennent pas la drogue, notamment de l’irritabilité, de la paranoïa, des nausées, de l’anxiété, de la confusion mentale voire des hallucinations.

PAYS PRODUCTEURS

La version pharmaceutique légitime destinée à traiter la narcolepsie et d’autres pathologies, Xyrem (oxybate de sodium), est fabriquée par Jazz Pharmaceuticals aux États-Unis. Son utilisation et sa distribution font l’objet d’un contrôle rigoureux et elle uniquement disponible sur ordonnance aux États-Unis et dans d’autres pays.

Certains de ces stocks peuvent être détournés vers le marché noir par des vols, des contrefaçons et des détournements. Toutefois, ce produit pharmaceutique n’est pas la source de GHB la plus répandue dans la rue.

La majeure partie de la drogue utilisée à des fins récréatives est fabriquée illégalement dans des laboratoires clandestins. Dans certains cas, elle est produite par des organisations criminelles dans des laboratoires bien équipés, mais illégaux et non réglementés. Cependant, parce que ses précurseurs chimiques sont relativement faciles à synthétiser et à se procurer, le GHB est également fabriqué par des personnes indépendantes et des petits producteurs dans des laboratoires domestiques improvisés.

Il est produit synthétiquement par une série d’équations chimiques et sa synthèse peut être réalisée par n’importe quelle personne ayant de bonnes connaissances et compétences en chimie. Le même produit fini peut emprunter plusieurs chemins, ce qui explique les différences de pureté et de puissance de la drogue de rue.

Ce GHB produit illégalement, généralement sous forme de liquide claire et inodore mais aussi de poudre, est généralement conditionné dans de petits flacons puis vendu dans la rue, dans les boîtes de nuit ou ailleurs.

Les consommateurs et les trafiquants peuvent également se procurer du GBL, qui est converti en GHB à l’intérieur du corps. En général, cette substance chimique n’est disponible qu’à des fins industrielles et sa possession pour toute autre utilisation a récemment été criminalisée dans de nombreux pays. Au Royaume-Uni, par exemple, elle est considérée comme une drogue de classeC en cas de possession ou de vente depuis fin 2009.

FAITS ET STATISTIQUES

FAITS

  • GHB est l’abréviation du nom chimique gamma-hydroxybutyrate.
  • Il s’agit d’un dépresseur, c’est-à-dire une drogue qui supprime l’activité dans le système nerveux central.
  • Le GHB a différentes utilisations médicales légitimes, principalement le traitement de la narcolepsie. Il est disponible sur ordonnance dans certains pays, dont les États-Unis, sous la marque Xyrem.
  • La possession de gamma-hydroxybutyrate sans prescription valide est désormais illégale dans de nombreux pays depuis ces dix dernières années, tout comme sa production, sa vente ou sa distribution Cela fait suite à son utilisation à des fins récréatives et comme drogue du violeur.
  • Le GHB était en vente libre aux États-Unis jusqu’à ce que son utilisation soit interdite par la Food and Drug Administration (FDA) en 1990. Avant cela, il était même vendu dans certaines boutiques comme complément pour les culturistes.
  • Il est devenu illégal aux États-Unis en 2000 et a été classé comme drogue du tableauI. La version pharmaceutique du GHB (Xyrem) fait partie du tableauIII.
  • En 2001, le GHB a été intégré au tableauIV de la Convention des Nations unies sur les substances psychotropes de 1971.
  • Le GHB a été classé dans les drogues de classeC par les autorités britanniques en 2003. Quant au GBL, qui peut être métabolisé en GHB, il a été classé comme drogue de classeC en 2009.
  • Les overdoses de GHB peuvent entraîner des problèmes respiratoires, un coma voire la mort.
  • Mélangé à de l’alcool, il peut être extrêmement dangereux, voire fatal.
  • La consommation régulière de cette drogue peut créer une dépendance chimique et psychologique.
  • Dans de nombreux pays, il est illégal de conduire sous l’influence du GHB.

STATISTIQUES

  • Les effets du GHB peuvent apparaître au bout de 10minutes, mais il arrive fréquemment qu’ils mettent jusqu’à une heure à se faire ressentir.
  • La durée des effets est généralement de sept heures maximum.
  • Selon une étude sur les habitués des boîtes de nuit, l’âge moyen des consommateurs de GHB est de 22ans, ce qui est relativement élevé par rapport à d’autres drogues.
  • En 1999 (avant la criminalisation de la drogue), 32% des appels aux centres antipoison de Boston (États-Unis) concernaient du GHB.
  • Le GHB est très difficile à détecter par des tests de dépistage, puisqu’un niveau important de la substance disparaît des excrétions urinaires au bout de 12heures et du sang au bout de 8heures. Cela complique souvent les enquêtes de police sur les viols susceptibles d’impliquer du GHB.
  • En 2007, un rapport sur le Royaume-Uni a révélé qu’à cette époque, 60% des substances saisies qu’on supposait être du GHB étaient en fait du GBL, son précurseur, qui était alors parfaitement légal. Le GBL est devenu illégal deux ans plus tard.
  • Un rapport des autorités américaines datant de 2003 a révélé que le GHB était largement disponible dans une bonne partie du pays et que seulement 16% des services répressifs locaux et d’État estimaient que la drogue n’était pas vendue dans leurs rues.
  • Au Royaume-Uni, la peine maximale encourue pour possession de GHB est de deux ans, auxquels s’ajoute une amende illimitée.
  • Au Royaume-Uni, la distribution de GHB, même à des amis, est passible d’une peine de prison de 14ans et d’une amende illimitée.

SIGNES DE DÉPENDANCE

Le GHB peut créer une dépendance à la fois physique et psychologique. Dans le cadre d’une prescription, cette dépendance est peu probable à moins que le GHB soit mal utilisé et que l’individu ait des antécédents d’addiction et de toxicomanie. Une dépendance est plus courante chez ceux qui utilisent la drogue à des fins récréatives, puisque les dosages ne sont pas contrôlés ou surveillés.

Les personnes concernées peuvent présenter un certain nombre de symptômes courants. Sous l’influence immédiate de la drogue, les personnes dépendantes peuvent sembler ivres (comme avec de l’alcool), mais aussi anormalement heureuses, voire euphoriques, très bavardes et détendues. Dans d’autres cas, elles peuvent avoir du mal à parler de manière cohérente et sembler souffrir de difficultés cognitives.

À haute dose, les personnes peuvent montrer des signes de forte sédation et s’endormir au point de ne pas pouvoir être réveillées avant un certain temps. Dans ce cas, il est primordial d’appeler les secours et ne pas attendre que le sommeil soit «réparateur» puisqu’il peut s’agir d’une overdose nécessitant un traitement médical.

Les effets du GHB ont pour contrepartie un certain nombre de symptômes de manque. Les gros consommateurs qui n’ont pas pris leur dose pendant un certain temps peuvent souffrir de ces symptômes à différents niveaux. Ils peuvent montrer des signes d’insomnie, de grande anxiété, transpirer abondamment et sembler très perturbés et irrités. Les personnes dépendantes agissent souvent de manière inhabituelle et se soucient de peu de choses à part leur addiction.

La consommation de GHB se remarque également à la présence de petites fioles de liquide claire et inodore ou de poudres suspectes. On peut enfin trouver des pilules ou d’autres substances consommées en même temps.

TRAITEMENTS

Le GHB peut être très addictif à lui seul mais il peut aussi être consommé parallèlement à d’autres «drogues de boîte de nuit», telles que la MDMA.

Cette drogue peut engendrer une dépendance à la fois physique et psychologique et le traitement devra donc s’attaquer aux deux aspects du problème, séparément et conjointement.

En ce qui concerne la dépendance physique, il peut être difficile d’arrêter le GHB, même avec de la volonté. Ceci est dû aux nombreux effets qui peuvent être ressentis du fait de la dépendance du corps à la substance. Les effets de manque peuvent varier en intensité selon l’individu et l’importance et la durée de son addiction. Il peut s’agir d’une anxiété intense, de douleurs musculaires et autres sensations désagréables, d’agitation et de troubles du sommeil.

Ces effets physiques accentuent le désir de consommer, puisque l’individu voudra mettre fin à ses sensations négatives et désagréables.

Sur le plan psychologique, l’individu peut s’être attaché à l’euphorie et aux autres effets positifs procurés par la drogue et se sentir «perdu» sans eux. Il arrive souvent que le GHB fasse partie d’un mode de vie et d’une addiction plus large et que l’aspect psychologique soit quasiment impossible à traiter sans un soutien et une aide adéquats.

Dans le cas d’une addiction aussi forte, la meilleure solution sera peut-être de faire entrer la personne concernée en centre de désintoxication. Dans cet environnement, la patient sera étroitement surveillé et soigné avec des médicaments adaptés pour soulager les symptômes de manque

.En raison de la tolérance qui peut s’installer chez les consommateurs réguliers de GHB, ces derniers prendront peut-être des doses très importantes au moment de leur entrée en centre de désintoxication. C’est pourquoi il est rarement recommandé d’opter pour un arrêt brutal et immédiat de la drogue. On privilégiera plutôt une diminution progressive sur deux semaines maximum (à adapter en fonction de l’individu). Cette méthode permet de limiter les désagréments de la période de désintoxication initiale et de faire en sorte que le traitement réussisse.

Le processus de désintoxication visant à débarrasser le corps des substances chimiques addictives s’accompagne d’autres méthodes qui, elles, s’attaquent à la dépendance psychologique. Des séances de conseil avec un thérapeute expérimenté dans la toxicomanie peuvent être très utiles pour aider l’individu à comprendre la nature et les raisons sous-jacentes de son addiction à la drogue.

D’autres thérapies, telles que la thérapie cognitive comportementale (TCC) peuvent aider le patient à résister aux anciens déclencheurs de sa toxicomanie et à adopter des comportements sains afin d’éviter la rechute.

En outre, le GHB étant souvent associé à d’autres drogues de boîte de nuit telles que l’ecstasy ou utilisé afin de modérer la «redescente» de drogues telles que la cocaïne, il peut être nécessaire de traiter ces autres addictions. Dans ce cas, le patient et le professionnel décideront ensemble d’un programme de traitement complet s’attaquant à chaque aspect de la toxicomanie