Crack

TYPE PRINCIPAL

Le crack est une drogue stimulante, que l’on fume généralement et qui produit un effet intense. Le crack est du chlorhydrate de cocaïne transformé en cristaux à l’aide d’ammoniaque ou de bicarbonate de soude. C’est la forme de cocaïne qui entraîne la plus forte dépendance. Le crack se présente sous la forme de petits «cailloux» de couleur blanc cassé. Son nom fait référence au craquement sonore qui se produit pendant sa fabrication et lorsqu’on le fume.

Il est rapidement devenu populaire dans les centres-villes américains au milieu des années 1980, après que l’on ait découvert que le bicarbonate de soude constituait une alternative peu chère, facilement accessible et bien moins dangereuse que l’éther éthylique, une substance volatile et inflammable. Lorsqu’on le fume, le crack est rapidement absorbé dans la circulation sanguine, produisant un effet plus puissant et plus intense que la cocaïne, qui ne peut être fumée en raison de son point de vaporisation plus élevé.

Les consommateurs éprouvent une sensation d’euphorie pendant 5 à 10 minutes, durant lesquelles ils se sentent plus surs d’eux et plus alertes. Ces effets s’évanouissent cependant rapidement, laissant place à des angoisses et à un état dépressif, avec un besoin par la suite d’augmenter la dose pour obtenir le même effet. Le crack peut également entraîner une perte d’appétit, une insomnie et une paranoïa, ainsi qu’un arrêt cardiaque et une détresse respiratoire.

La consommation de crack n’est pas forcément aussi répandue que celle d’autres drogues comme la cocaïne ou la marijuana, mais on estime tout de même que plus de 6 millions de résidents américains âgés de 12 ans ou plus ont déjà consommé du crack.

Ses effets nocifs et la relative facilité avec laquelle on peut le fabriquer à l’aide de matériel et de techniques très simples en font une priorité pour les organismes de répression en matière de stupéfiants, qui tentent de limiter sa production, son trafic et sa consommation. Il est considéré dans le monde entier comme une drogue particulièrement dangereuse, classée dans le Tableau II aux États-Unis et avec des classifications similaires dans de nombreux autres pays développés.

AUTRES TYPES

La disponibilité et la consommation du crack sont étroitement liées à celles de la cocaïne, principal ingrédient dans sa production. Le crack est aussi parfois appelé «cailloux» en raison de son apparence. Ses autres noms de rue incluent entre autres «beat», «candy», «crumbs», «gravel» et «sleet», même si comme pour toute autre drogue, il existe des centaines de variations et de noms régionaux différents. Étant une forme de base libre de la cocaïne, le crack est parfois aussi appelé «cocaïne base» ou «free base».

Pour de nombreux toxicomanes, la cocaïne est une drogue qui mène à la consommation de crack, qui produit un effet similaire mais bien plus intense et présente un risque plus élevé de dépendance. Par conséquent, dans les lieux où la cocaïne est fortement consommée, le crack l’est également. Il reste donc très populaire dans les centres-villes, en particulier en Amérique du Nord et en Europe.

PRINCIPAUX EFFETS

Le crack, contrairement à la cocaïne, se fume généralement et bien que cela fasse passer la drogue dans la circulation sanguine très rapidement et provoque un effet bref mais intense, il peut être très nocif sur le plan physiologique et psychologique.

Quasi instantanément après l’absorption de la drogue, les niveaux de dopamine dans le cerveau augmentent considérablement, les pupilles se dilatent et la température corporelle augmente, ce qui s’accompagne d’une sensation d’euphorie. Au bout de 5 à 10 minutes, ces effets commencent à s’estomper et les niveaux de dopamine dans le cerveau baissent, l’euphorie étant alors remplacée par un état de dépression, une irritabilité, une agitation, une anxiété, une insomnie et une perte d’appétit, qui vont durer jusqu’à la prise suivante. Le toxicomane aura toutefois besoin d’augmenter régulièrement la dose pour retrouver son état euphorique. Ce désir de retrouver les sensations éprouvées lors de la première fois est considéré comme l’une des principales raisons qui expliquent que le crack entraîne une telle dépendance et soit aussi nocif.

À long terme, la consommation prolongée de crack peut entraîner une dépression, des tendances irrationnelles et une paranoïa. Il est impossible de savoir exactement comment une personne réagira à cette drogue, à court ou à long terme.

La cocaïne et le crack entraînent une vasoconstriction et accélèrent le rythme cardiaque, augmentant la pression artérielle et créant un risque d’arrêt cardiaque. Le crack peut également provoquer des contractions musculaires et des vertiges. Du fait qu’il se fume, le crack peut aussi abîmer les poumons, entraînant parfois une insuffisance respiratoire complète. La consommation de crack est la principale cause de plusieurs décès chaque année et contribue largement à bien d’autres.

PAYS PRODUCTEURS

Étant une forme de cocaïne modifiée, le crack est généralement disponible uniquement là où il existe déjà un trafic de cocaïne, ce qui signifie que pour pouvoir déterminer d’où provient le crack, il faut avant tout s’intéresser à l’origine de la cocaïne. Le cocaïer, dont est extraite la cocaïne, est cultivé presque exclusivement en Amérique du Sud, en particulier au Pérou, en Bolivie et en Colombie, et exporté principalement vers l’Europe et l’Amérique du Nord, qui représentent les deux principaux marchés mondiaux de la cocaïne et du crack.

Les quantités exportées depuis les pays producteurs de cocaïne varient selon les années pour plusieurs raisons telles que l’instabilité régionale, la baisse de la demande mondiale et les mesures de répression gouvernementales vis-à-vis du trafic. Bien que la Colombie reste le plus gros exportateur mondial de cocaïne, sa culture a considérablement chuté ces dix dernières années, tandis que la production en Bolivie et au Pérou est restée relativement stable.

Les principaux marchés mondiaux de cocaïne ont tendance à être les pays occidentaux développés, en particulier le Royaume-Uni et les États-Unis, mais qui incluent également le reste de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Le crack est généralement moins cher que la cocaïne, produit un effet plus bref mais plus intense et est donc généralement associé aux centres-villes défavorisés, contrairement à la cocaïne, qui a tendance à avoir une réputation plus chic. C’est aussi pour cette raison qu’il est largement associé à la criminalité et à la prostitution.

La prévalence des deux drogues est étroitement liée, et la consommation de cocaïne ayant augmenté dans les parties les plus économiquement développées d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale et d’Afrique, la consommation de crack a également augmenté dans ces régions. Il s’agit d’une tendance relativement récente, la consommation de crack étant restée relativement rare en dehors du Royaume-Uni et des États-Unis jusqu’à il y a 20 ans.

Bien que la demande en Europe, et surtout aux États-Unis, dépasse de loin celle de toute autre région, le trafic et la consommation ont globalement baissé depuis les années 1980, ce que l’on peut attribuer en partie à une répression et à une perturbation de l’approvisionnement et du trafic de cette drogue plus efficaces, mais aussi à l’évolution des attitudes sociétales vis-à-vis de la cocaïne et du crack. L’amélioration de la prise en charge des personnes dépendantes au crack y a également contribué.

La procédure utilisée pour transformer la cocaïne en crack ne nécessite que peu de matériel spécialisé ou d’ingrédients et le crack est donc généralement fabriqué à l’endroit même où il est vendu ou à proximité. Il n’est pas rare que les consommateurs transforment eux-mêmes la cocaïne en crack. On dit qu’ils la «basent» ou qu’ils la «cuisinent». Cette drogue fait donc l’objet d’un trafic transfrontalier et transcontinental sous forme de cocaïne et n’est transformée en crack par les toxicomanes et les dealers qu’une fois qu’elle se trouve dans le pays dans lequel elle est destinée à être consommée. Ceci explique qu’il soit difficile de trouver des statistiques précises sur la consommation de crack, contrairement à la consommation de cocaïne en général, car la cocaïne est rarement exportée sous forme de crack. Il n’existe aucun moyen de savoir quelle part des quantités saisies par les organismes de répression en matière de stupéfiants était potentiellement destinée à être consommée sous forme de crack.

FAITS ET STATISTIQUES

FAITS

  • Le crack est une forme «free base» de la cocaïne, principalement cultivée en Amérique du Sud et généralement transformée en crack par les toxicomanes et les dealers une fois dans la rue.
  • Le crack est une drogue relativement nouvelle, qui n’est devenue populaire qu’au milieu des années 1980 lorsque les techniques employées pour transformer la cocaïne sont devenues plus accessibles.
  • Il requiert très peu de matériel spécialisé ou d’ingrédients. Seuls du bicarbonate de soude, de l’eau, une source de chaleur, une cuillère et la cocaïne elle-même sont nécessaires pour «cuisiner» du crack.
  • Le crack est une drogue que l’on fume, contrairement à la cocaïne, que l’on ne peut pas fumer du tout.
  • De ce fait, la drogue est absorbée plus rapidement dans la circulation sanguine et les consommateurs ressentent presque immédiatement un effet intense.
  • Cet effet ne dure que 5 à 10 minutes, après quoi la drogue quitte le cerveau. Les toxicomanes peuvent alors se sentir déprimés, un effet que certains qualifient de «coke crash» et que l’on peut supprimer par un autre trip pour retrouver les sensations d’euphorie.
  • Le premier trip produit l’effet le plus intense et des quantités de plus en plus importantes sont ensuite nécessaires pour obtenir le même effet, ce qui peut conduire à l’overdose.
  • Le crack serait la forme de cocaïne présentant le plus de risques de dépendance. Parmi toutes les drogues existantes, il est largement considéré comme l’une de celles qui présentent le plus fort risque de dépendance.
  • Dans certains cas, la consommation de crack peut provoquer un décès brutal dès la première prise ou juste après.
  • Le crack est classé au Tableau II des stupéfiants aux États-Unis. Auparavant, la possession de crack exposait à une peine beaucoup plus lourde que la possession de cocaïne et bien que cette disparité ait été réduite, les peines d’emprisonnement pour le crack sont toujours généralement plus sévères.
  • La consommation de cocaïne, et donc de crack, serait négligeable en Asie et en Océanie. La consommation de crack est en hausse dans certaines parties d’Amérique du Sud et d’Afrique, des marchés qui restent cependant minimes par rapport à ceux d’Amérique du Nord et d’Europe.

STATISTIQUES

  • En 2008, la production de cocaïne en Colombie, au Pérou et en Bolivie s’est élevée à 865 tonnes, dont plus de la moitié provenant de Colombie. Il s’agit de la plus faible quantité enregistrée depuis 2003.
  • Les études laissent penser que plus de 6 millions de résidents américains ont déjà consommé du crack au moins une fois dans leur vie.
  • Plus de 165 tonnes de cocaïne ont été consommées aux États-Unis en 2008, soit l’une des plus faibles quantités jamais enregistrées.
  • 124 tonnes de cocaïne ont été consommées en Europe en 2008, tandis que 17 tonnes ont été consommées au Mexique et 14 tonnes au Canada.
  • 75% des arrestations fédérales liées à la cocaïne aux États-Unis en 2008 concernaient des ressortissants américains. Les 25% restants étaient des ressortissants étrangers.
  • En dépit de ce fait, les ressortissants américains n’ont représenté que 0,1% de toutes les arrestations liées à la cocaïne en Amérique du Nord et du Sud.
  • Environ 31800 personnes sont décédées de causes liées à la drogue aux États-Unis en 2007. 40% de ces décès seraientliés à la cocaïne.
  • En 2007/2008, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni représentaient près de deux tiers de la consommation de cocaïne en Europe.
  • Plus de la moitié des cargaisons de cocaïne expédiées vers l’Europe par voie maritime entre 2006 et 2008 provenaient du Venezuela.
  • En 2008, 7611 décès liés à la drogue ont été recensés en Europe, parmi lesquels 635 auraient été liés à la cocaïne.

SIGNES DE DÉPENDANCE

Les signes de dépendance au crack sont en grande partie les mêmes que pour la cocaïne, bien qu’il existe certains signes distincts du fait que le crack n’est pas une drogue qui se sniffe, mais qui se fume. Le crack provoque notamment une perte d’appétit et une perte de poids peut être un signe visible de consommation de crack. Les épisodes de consommation de crack se produisent généralement sur une période de plusieurs jours, durant lesquels la personne dort très peu ou pas du tout, et une fatigue persistante peut aussi être un signe de consommation.

Bien que le crack soit généralement moins cher que la cocaïne, c’est néanmoins l’une des drogues les plus chères qui existent et les toxicomanes ont tendance à le consommer sur de courtes périodes. Des problèmes financiers fréquents, voire même le fait de voler, peuvent être des symptômes de dépendance. Un toxicomane peut aller jusqu’à vendre des objets de chez lui pour pouvoir se procurer de quoi acheter la drogue.

Les effets physiologiques du crack incluent des pupilles dilatées, une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la température corporelle et des contractions musculaires.

Le bicarbonate de soude est l’un des principaux ingrédients requis pour «baser» la cocaïne et la transformer en crack. Sa présence en grandes quantités, ainsi que celle des pipes utilisées pour fumer le crack, peuvent susciter des questions.

Le crack étant une drogue qui se fume, il peut endommager gravement les poumons. Une toux et une respiration sifflante fréquentes, en particulier après une prise de crack, sont également des signes faisant supposer une dépendance.

Les consommateurs de crack ont tendance à prendre des doses de plus en plus importantes pour essayer de recréer l’effet qu’ils ont ressenti la première fois qu’ils ont essayé. Ceci peut entraîner une anxiété, une irritabilité, un comportement irrationnel et une paranoïa, qui peuvent se transformer en une vraie psychose.

TRAITEMENTS

Comme pour de nombreuses drogues, le traitement de la dépendance au crack peut être négocié par une approche d’abstinence. Cependant, le crack étant l’une des drogues présentant le plus de risque de dépendance, ceci est incroyablement difficile et généralement déconseillé. Les symptômes de manque de crack se font ressentir dans les 20 minutes qui suivent la prise de la drogue, sous la forme d’un sentiment de dépression et d’anxiété. Plus la drogue est consommée, plus ces sentiments sont amplifiés, s’accompagnant de paranoïa et d’un comportement irrationnel.

Tout le monde n’est pas capable de se sevrer soi-même, en particulier avec une drogue aussi puissante, et il est donc préférable dans tous les cas de demander de l’aide à un médecin pour arrêter le crack. Sur le plan pratique, un toxicomane doit être placé dans un environnement où il lui est impossible de prendre de la drogue et où il ne peut pas se faire de mal, ni à lui ni aux autres. Il est également préférable d’être entouré de médecins pour traiter les symptômes physiques du manque, qui peuvent inclure des nausées, des insomnies et des attaques. Étant donné les tendances irrationnelles des toxicomanes en cours de sevrage, le fait d’être entouré de professionnels de la santé formés permet aussi de réduire le risque qu’un toxicomane, sous le coup de l’état de manque, fasse quelque chose qu’il pourrait ensuite regretter.

Au bout d’une période suffisante, qui dépendra de la personne et de l’importance de sa consommation de drogue, l’organisme finira par revenir à un état normal. Ceci peut prendre plusieurs jours ou plusieurs semaines et les toxicomanes peuvent encore ressentir le besoin psychologique d’éprouver les effets du crack. C’est pourquoi il est toujours préférable de se faire aider par un professionnel pour limiter les risques de rechute.

Il est également important de traiter les raisons sous-jacentes qui ont contribué à la dépendance au départ. Si un toxicomane ne fume qu’en compagnie de certaines personnes, par exemple, il peut être nécessaire d’écarter ces personnes afin de réduire le risque de replonger dans la dépendance. D’autres problèmes de la vie courante comme la situation professionnelle et le bien-être général peuvent aussi avoir besoin d’être traités pour tenter d’enrayer la spirale de la consommation de drogue.

Le moyen le plus efficace de traiter une dépendance au crack est de se faire hospitaliser ou d’intégrer un centre de désintoxication, où des professionnels de la santé formés peuvent aider à traiter les symptômes de manque avec des médicaments contre la nausée et l’insomnie et en abordant les aspects comportementaux. Une fois sevrée, une personne peut très facilement retrouver le comportement négatif qui l’a amenée à consommer de la drogue et c’est pourquoi des conseils et une thérapie peuvent permettre de réduire le risque que ceci se produise, en aidant la personne à éviter ou à neutraliser les facteurs dans sa vie qui l’ont au départ plongée dans cette situation de dépendance.

Dans tous les cas, il est important de ne pas essayer de s’en sortir seul et de demander de l’aide à un professionnel si possible. Les effets physiologiques du manque et le besoin psychologique ressentis peuvent être très difficiles à gérer et peuvent même être mortels. Une approche d’abstinence traite rarement les problèmes sous-jacents qui provoquent et prolongent la dépendance et c’est pourquoi une personne dépendante au crack doit tout d’abord consulter son médecin traitant, qui pourra la conseiller, la soutenir et l’orienter vers un établissement spécialisé.