Témazépam

TYPE PRINCIPAL

Le témazépam est un dépresseur, ce qui signifie qu’il réduit l’activité de certaines parties du cerveau. Il est également classé comme somnifère, ce qui signifie qu’il donne sommeil, et peut être obtenu sur ordonnance pour lutter contre les effets des troubles du sommeil comme l’insomnie depuis plusieurs dizaines d’années.

Le médicament a été développé pour la première fois dans les années 1960 et dans les années 1980, il était devenu l’un des principaux traitements contre les troubles du sommeil. Il s’est révélé particulièrement efficace chez les patients souffrant d’insomnie. Il s’agit d’une substance de synthèse, fabriquée légalement par les laboratoires pharmaceutiques.

Le témazépam appartient à une catégorie de dépresseurs appelés benzodiazépines, principalement utilisés pour favoriser le sommeil ou soulager l’anxiété. Les autres benzodiazépines connus incluent le diazépam, l’alprazolam et l’oxazépam.

Les benzodiazépines ralentissent et «détendent» certaines parties du cerveau. Généralement pris par voie orale, ils sont absorbés dans l’organisme et agissent sur l’équilibre chimique du cerveau. Leur principal effet et la raison pour laquelle ils produisent leurs propriétés apaisantes et calmantes est qu’ils augmentent la puissance d’un neurotransmetteur spécifique naturellement présent dans le cerveau, l’acide gamma-aminobutyrique, couramment désigné par son acronyme, GABA.

Il existe de nombreux neurotransmetteurs différents dans l’organisme, ayant chacun une fonction différente ou un message à transmettre entre les cellules. Le rôle du GABA, en tant que neurotransmetteur inhibiteur, est d’empêcher la transmission des messages d’une cellule du cerveau à une autre, ce qui a pour effet de calmer l’activité cérébrale. Ce processus se fait généralement naturellement et joue un rôle essentiel dans le maintien des rythmes de sommeil et du fonctionnement quotidien. Lorsqu’un déséquilibre se produit, des problèmes de sommeil ou d’anxiété peuvent se manifester.

Des benzodiazépines comme le témazépam peuvent alors être prescrits par un médecin pour traiter ces symptômes. Étant donné que ces médicaments décuplent les effets du GABA, ils provoquent un effet apaisant sur le cerveau, permettant de se détendre, d’atténuer l’anxiété et dans le cas des somnifères, de favoriser le sommeil.

Le témazépam est moins prescrit aujourd’hui qu’il ne l’était autrefois, en raison de son fort potentiel de consommation abusive. Il est généralement prescrit uniquement comme traitement de courte durée de l’insomnie, entre 2 et 4 semaines, car une tolérance au médicament peut rapidement s’installer. Une dépendance chimique se développe souvent en cas de consommation prolongée. Les symptômes de manque ressentis par les personnes dépendantes au témazépam lorsqu’elles arrêtent d’en prendre peuvent être particulièrement graves et durer longtemps.

Le témazépam est aussi consommé à des fins récréatives par des personnes qui se le procurent en falsifiant des ordonnances ou en l’achetant sur le marché noir, dans la rue et auprès de pharmacies en ligne ne possédant pas de licence. Il est bien souvent associé à d’autres drogues, comme l’alcool et l’héroïne.

AUTRES TYPES

Au Royaume-Uni, le témazépam est généralement appelé simplement témazépam et n’est pas vendu sous une marque particulière. Aux États-Unis, la marque la plus courante est Restoril, bien que le médicament soit connu sous différentes marques à travers le monde, comme Normison, Norkotral, Temaze et Nortem.

Ces réserves de médicaments légales peuvent aussi être obtenues par la fraude et la tromperie, ou détournées des centres médicaux et des centres de distribution. Elles peuvent ensuite être vendues et prises par voie orale sous forme de comprimés ou de gélules, ou même être injectées après avoir extrait le liquide de ces dernières. Les noms de rue du témazépam incluent: Rugby Balls, Jellies, Knockouts, Tams, Tems, Mazzies, Beans, Eggs, Norries, No-go’s, Green Devils, Vitamin T et King Kong Pills.

Le témazépam obtenu illégalement est souvent pris en même temps que d’autres drogues comme l’héroïne et sa consommation peut être secondaire à ces dépendances, mais une dépendance spécifique au témazépam peut se développer avec le temps.

PRINCIPAUX EFFETS

Le témazépam est principalement utilisé comme un médicament disponible sur ordonnance pour favoriser le sommeil des patients souffrant d’insomnie et de problèmes de sommeil à court terme. Ce médicament a pour principal effet de réduire l’activité cérébrale, entraînant un état d’esprit apaisé et amenant rapidement le sommeil. Il est aussi destiné à permettre de dormir plus longtemps la nuit.

Les personnes qui se voient prescrire ce médicament doivent toutefois se montrer prudentes, en particulier les personnes âgées, car il est associé à un risque accru de chutes et d’accidents. Si par exemple une personne prend du témazépam avant d’aller se coucher, elle peut commencer à ressentir les effets sédatifs du médicament avant d’arriver à son lit, ce qui peut la faire vaciller et lui donner envie de dormir.

Le témazépam n’est généralement recommandé que pour un usage médical de courte durée (entre 2 et 4 semaines), car au-delà, l’organisme peut développer une tolérance au médicament, le rendant petit à petit moins efficace. Une consommation prolongée peut aussi entraîner une très forte dépendance physique. Les effets de manque chez les personnes chimiquement dépendantes peuvent être graves.

Une consommation prolongée peut également entraîner divers effets secondaires déplaisants, comme une dépression et des troubles de l’humeur, une perturbation des rythmes de sommeil naturels, une anxiété et des pertes de mémoire.

Lorsqu’il est associé à d’autres drogues comme l’alcool, ces effets secondaires et d’autres peuvent être aggravés, avec un risque plus élevé d’overdose. Lorsque les consommateurs de la rue l’associent à l’héroïne, les risques de ces deux drogues augmentent.

La consommation illicite présente un risque important du fait que de nombreux consommateurs prennent le gel contenu à l’intérieur des gélules et le font chauffer pour le transformer en liquide afin de se l’injecter avec de l’héroïne. Cependant, une fois passé dans la circulation sanguine, le gel peut se resolidifier, pouvant obstruer les veines et entraîner de graves conséquences et des décès.

PAYS PRODUCTEURS

Le témazépam est produit légalement par des laboratoires pharmaceutiques à travers le monde et peut être obtenu sur ordonnance sous de très nombreuses marques, ainsi que comme médicament générique. Il s’agit du même médicament, quelle que soit la marque.

Le témazépam est une substance contrôlée dans de nombreux pays et ne peut donc être prescrit que par un médecin ou un professionnel de la santé qualifié. Au Royaume-Uni, par exemple, il s’agit d’une drogue de catégorie C, ce qui signifie qu’il est illégal de posséder du témazépam sans une ordonnance en bonne et due forme, ou de le fournir sans posséder la licence requise. La possession et l’approvisionnement exposent à de longues peines d’emprisonnement et de lourdes amendes.

Aux États-Unis, il s’agit d’une drogue contrôlée de Tableau IV, disponible uniquement sur ordonnance. Ces restrictions et d’autres restrictions internationales ont été mises en place pour lutter contre le nombre de plus en plus important de personnes consommant du témazépam et d’autres benzodiazépines de manière abusive.

En dépit de ces restrictions, cependant, le témazépam fabriqué légalement finit régulièrement dans la rue. Les personnes dépendantes peuvent parfois falsifier des ordonnances et tenter d’en obtenir le plus possible auprès de différentes pharmacies. En plus de ceci, des réserves de médicaments volées ou détournées illégalement sont vendues à des fins récréatives par les dealers. Le témazépam peut aussi faire l’objet d’un trafic illicite d’un pays à un autre.

Le témazépam est fréquemment proposé sur Internet, par des pharmacies en ligne, ce qui est également illégal. Il est très risqué d’acheter ce médicament en ligne, ou hors ligne, car l’acheteur n’a aucun moyen de savoir ce qu’on lui a donné. Une enquête menée par la Royal Pharmaceutical Society en 2008 a révélé que 50% de tous les médicaments vendus illégalement sur Internet sont des faux.

FAITS ET STATISTIQUES

FAITS

  • Le témazépam est un dépresseur hypnotique principalement utilisé pour traiter les troubles du sommeil, y compris l’insomnie.
  • Il fait partie d’une famille de dépresseurs similaires appelés benzodiazépines, qui fonctionnent en stimulant le neurotransmetteur GABA dans le cerveau, ce qui ralentit l’activité cérébrale. Les benzodiazépines sont principalement utilisés pour traiter les troubles du sommeil et l’anxiété.
  • Le témazépam peut permettre à une personne de s’endormir très rapidement une fois absorbé dans la circulation sanguine, et il faut donc être prudent.
  • Il est illégal d’en posséder sans ordonnance dans la plupart des pays.
  • Au Royaume-Uni, il s’agit d’une drogue de catégorie C et aux États-Unis, c’est une substance contrôlée de Tableau IV.
  • Le témazépam n’est généralement prescrit que pour une courte durée en raison des risques que présente une consommation prolongée.
  • Une consommation prolongée peut provoquer une tolérance, ce qui signifie qu’une dose plus forte est nécessaire pour obtenir les mêmes effets.
  • Le témazépam entraîne aussi de fortes dépendances. Étant donné qu’il modifie l’équilibre chimique du cerveau, il crée une dépendance chimique. Lorsque le consommateur cesse d’en prendre, de graves symptômes de manque peuvent se manifester.
  • Les personnes consommant des drogues à des fins récréatives prennent souvent du témazépam pour accroître les effets d’autres drogues, comme l’alcool et l’héroïne.
  • Les gélules de témazépam contenant du gel ne sont plus disponibles légalement au Royaume-Uni, en raison des risques associés à leur consommation abusive. Des gélules provenant d’autres régions du monde peuvent cependant faire l’objet d’un trafic illicite sur le marché noir.
  • Il est dangereux de mélanger le témazépam avec d’autres drogues, en particulier d’autres dépresseurs, comme l’alcool.
  • Le témazépam est l’un des médicaments sur ordonnance le plus consommé dans de nombreux pays.

STATISTIQUES

  • Il existe plus de 30 types différents de médicaments à base de benzodiazépines. Le témazépam est le plus consommé.
  • Le témazépam est habituellement prescrit pour 2 à 4 semaines au Royaume-Uni et dans d’autres pays, car une consommation prolongée peut entraîner une tolérance et une dépendance.
  • La dose standard donnée pour traiter l’insomnie est de 10 à 30 mg.
  • Le témazépam met en moyenne 10 à 20 minutes pour faire effet, bien que ceci dépende de la personne et de sa tolérance au médicament.
  • Les effets d’une dose de témazépam devraient durer entre six et huit heures, mais une fois encore, ceci dépend de la personne et depuis combien de temps elle prend le médicament.
  • En Écosse en 1999, un tiers des décès liés à la drogue ont impliqué le témazépam, généralement injecté avec de l’héroïne.
  • En Angleterre et au Pays de Galles en 2010, on a recensé 307 décès dans lesquels les benzodiazépines (la catégorie de drogues à laquelle appartient le témazépam) étaient mentionnés sur le certificat de décès, un chiffre en hausse par rapport aux 177 cas en 2006, avec une importante augmentation chaque année.
  • En 2008/09, la police a procédé à 609 saisies de témazépam illégal en Angleterre, la plus grande quantité jamais enregistrée.
  • Les benzodiazépines ont été la drogue de catégorie C la plus saisie en 2008/09, avec au total 4029 saisies, soit 40% de plus que l’année précédente. La quantité totale saisie était équivalente à 1,8 million de doses.

SIGNES DE DÉPENDANCE

Les benzodiazépines en général, et le témazépam en particulier, peuvent entraîner de fortes dépendances. C’est pourquoi il faut faire attention lorsqu’on en prend à des fins médicales. En particulier chez les personnes ayant des antécédents de consommation de substances, le témazépam peut entraîner une forte dépendance physique (chimique) lorsqu’on en prend pendant plus de deux semaines.

Plus une personne prend ce médicament pendant longtemps, plus elle développe une tolérance et elle aura ensuite besoin d’un dosage plus élevé pour obtenir les mêmes effets. Étant donné que ce médicament modifie l’équilibre chimique du cerveau, de graves effets de manque peuvent être ressentis lors de l’arrêt, s’accompagnant d’une envie irrépressible de continuer à en prendre. Une personne dépendante au témazépam peut avoir l’impression de ne pas pouvoir mener une vie normale sans en prendre et si celui-ci lui a été prescrit, elle peut prendre des doses plus fortes ou plus rapprochées que celles conseillées par son médecin.

Bien souvent, le médicament peut cesser de produire des effets visibles et la consommation sera prolongée uniquement pour empêcher le déclenchement d’effets secondaires graves et déplaisants, qui peuvent inclure une dépression, une anxiété, des changements d’humeur, des maux de tête, des spasmes, des nausées et une somnolence.

Une personne dépendante peut présenter divers symptômes. Ses rythmes de sommeil peuvent être perturbés et elle peut sembler somnolente pendant la journée. La consommation de témazépam peut aussi provoquer une amnésie, la personne entreprenant une activité quotidienne sans avoir aucun souvenir de l’avoir fait. Elle peut paraître distante ou lunatique et ses mouvements peuvent sembler ralentis ou tremblants. Le traitement de la dépendance au témazépam doit être géré par un professionnel car il peut être grave et durer longtemps.

TRAITEMENTS

Le témazépam accroît les effets du GABA, un neurotransmetteur naturellement présent dans le cerveau, chargé de «calmer» l’activité cérébrale. Lorsque le médicament est pris sur une période prolongée (généralement un mois ou plus), l’organisme ralentit sa propre production de GABA car il essaie de se rééquilibrer.

Ceci a deux conséquences importantes: premièrement, le médicament devient moins efficace au niveau du sommeil et de la détente, entraînant une tolérance qui pousse à prendre de plus fortes doses pour produire le même effet. Deuxièmement, lorsqu’on cesse de prendre le médicament, l’organisme ne produit plus assez de GABA pour maintenir un équilibre, déclenchant des symptômes de manque potentiellement graves du fait de la quantité insuffisante naturellement produite par l’organisme.

Les symptômes de manque ressentis par les personnes qui arrêtent le témazépam varient considérablement en fonction de la personne, de la durée pendant laquelle elle a pris le médicament et de la puissance de la dose. Les symptômes de manque les plus courants incluent des crampes abdominales, des changements d’humeur, une agressivité inhabituelle, une agoraphobie temporaire, une dépression, une confusion, des hallucinations, des pensées suicidaires, une perturbation du sommeil, une agitation et des modifications de la pression artérielle.

Ces risques sont exacerbés par le fait que les personnes dépendantes depuis longtemps au témazépam prendront probablement des doses particulièrement fortes et fréquentes, même si elles n’en retirent que peu, voire pas, de bienfaits. Bien souvent, la personne dépendante pourra continuer à prendre le médicament simplement pour éviter les effets secondaires déplaisants de l’arrêt.

Comme pour de nombreuses substances entraînant une dépendance, l’organisme s’habitue tellement au témazépam qu’il «croit» qu’il en a besoin et que celui-ci est produit naturellement.

7. Témazépam – Traitement

Un sevrage brutal et total après une période prolongée de consommation de témazépam est peu conseillé et la première chose à faire devrait toujours être de consulter un médecin ou un autre professionnel de la santé qualifié.

Le traitement de la dépendance au témazépam implique généralement une diminution très progressive du dosage afin de minimiser les effets secondaires dangereux ou déplaisants. Réduire doucement la quantité du médicament dans l’organisme permet à celui-ci de s’adapter aux modifications de l’équilibre chimique, principalement en augmentant la production de GABA pour compenser.

Parfois, un autre médicament à base de benzodiazépines, comme le diazépam, peut être prescrit après une période initiale de réduction progressive pour remplacer le témazépam. La prise de ce médicament sera ensuite réduite puis stoppée. De nombreux professionnels de la santé préfèrent avoir recours à ce lent processus car les effets de manque dus à un arrêt brutal peuvent gravement nuire à la santé et au bien-être et potentiellement mettre en danger la vie du patient.

En cas de dépendance particulièrement grave, la personne peut choisir de se faire traiter dans un centre de désintoxication spécialisé, où elle pourra se sevrer sous surveillance médicale, se faire aider pour traiter les raisons de sa dépendance et élaborer des stratégies lui permettant de faire face et d’éviter une rechute.

Étant donné que la dépendance au témazépam est souvent secondaire à d’autres drogues licites et illicites comme l’alcool et l’héroïne, il peut être nécessaire de suivre une cure complète et longue pour traiter chaque dépendance une par un. Ceci peut inclure non seulement une aide clinique et médicale, mais aussi des thérapies psychologiques et comportementales.